photo de la bouteille et du verre

Samichlaus



Brasserie : Schloss Brauerei Eggenberg 4655 Vorchdorf Autriche.

site de la brasserie Eggenberg en allemand

Contenance de la bouteille : 33 cl

Degré : 14° ext sec pri 32°


Mousse : Absente.

Couleur : Brune, reflets bruns rouges.

Parfum : Magnifique, on ne s'en lasse pas, puissant, concentré, malté avec des pointes de torréfaction.

Goût : Extrêmement puissant et concentré. Tous les goûts de la bière, douceur maltée, sécheresse houblonnée, puissance de l'alcool sont fondus dans un ensemble d'une grande chaleur.


Note : 19/20



Cette bière a été brassée en l'an 2000 et bue en 2005. C'est une bière qu'il faut savoir attendre. Le brasseur la réalise le 6 décembre, puis attend 10 mois avant de la mettre en bouteille. Ensuite, il faut encore attendre quelques années pour que les saveurs soient bien fondues.

Cette bière qui n'a que 5 ans présente pourtant déjà un soupçon d'oxydation, défaut qui limite la possibilité de progression des bières, même les plus fortes. Je ne connais guère que les Gueuzes et la Thomas Hardy à ne pas souffrir de ce défaut. Le brasseur en est conscient puisqu'il ajoute un antioxydant.

Là encore, il faut savoir attendre, puisque ce goût s'estompe quand la bière s'oxyde au contact de l'air. Il me semble qu'il y a une contradiction à mon discours. Si vous vous y connaissez dans le vieillissement des bières et la chimie de l'oxygène, aidez nous à y voir plus clair.

Cette bière a été mise au point par la brasserie Hürlimann de Zürich et nous a régalé pendant des années, suite au rachat de Hürlimann par Feldschlossen, le grand groupe brassicole Suisse, cette bière qui est le Cervin de la bière a été confiée aux Autrichiens de Eggenberg. Eggenberg a déjà une bonne expérience en matière de bières fortes, puisque sa bière phare est l'Einbecker Urbock 23 qui concentre 9°9 d'alcool et qui elle aussi demande quelques années de cave avant de donner son meilleur. Ici, le défi à relever était tout autre, puisqu'il s'agit de la bière la plus forte du monde.  

Il me semblait qu'elle était inférieure à l'originale, en fait, les années passant, il me semble bien que si le dictionnaire traduise Samichlaus par Saint Nicolas, l'amateur de bière doive le traduire par patience.

En 2016, nous avons dégusté deux Samichlaus, l'une mis en bouteille en 2004, l'autre en 2011. La 2004 n'a pas de mousse, la 2011 pétille, elles sont d'un brun d'une transparence splendide. La 2011 a un parfum liquoreux, sucré, caramelisé avec des houblons qui donnent de la longueur. La 2004, il fallait attendre, une fois ouvert, elle sent le madère, le cuir, un sommet. Au goût la 2011 a une puissance considérable, sucrée et résineuse, une fois le dépôt versé du houblon herbeux donne une dimension supplémentaire. La 2004 est une liqueur d'une finesse incroyable, le résineux est infime puis le madère et la chaleur amère continue en splendeur pour laisser la place à du chocolat. En 2012, la 2004 a gagné le world beer award pour les bières vieillies. Elle nous a donné l'idée de mettre un Armagnac 2006 en témoin, curieusement en fin de verre, la couleur était semblable, en revanche pour le goût c'est un autre monde, plus fruité, plus aérien, plus éthéré, plus puissant.

En 2020, nous avons dégusté une 2007 et un 2016, les deux étaient très douces, la 2016 un peu plus piquante et sucrée elle souffrait de la comparaison avec la succulente 2007, d'une limpidité extraordinaire, parfaitement plate avec des saveurs de caramel, de chocolat avec un corps ample et liquoreux.

En lisant le site de la brasserie, on peut apprendre qu'elle a relancé la Samichlaus Blonde ainsi qu'elle met en grande bouteille de la bière vieillie en futs de chardonnay.

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